État des besoins en soins psychologiques et psychiatriques.

Posté le mardi 19 mai 2020
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Préambule

Dans l’ensemble, on constate une meilleure prise en compte de l’ensemble des handicaps mentaux. Mais les personnes vivant avec un handicap psychique ont connu une période particulièrement difficile dans l’accompagnement, ce qui a entraîné beaucoup de rupture de soin et de médication. Cela a également engendré le triplement des hospitalisations.
La population des personnes vivant avec un handicap a été particulièrement éprouvée par la crise sanitaire et est devenue très demandeuse d’accompagnement psychologique et psychiatrique. Cela touche tous les handicaps.

Part des besoins de soins psychologiques ou psychiatriques, par type de handicap
(sur les déclarations de handicap unique)


La période de confinement a généré une forte explosion des besoins de soins psychologiques ou psychiatriques pour l’ensemble des handicaps avec une progression très importante pour les personnes atteintes de polyhandicap (+ 532,7 %), de maladies invalidantes (+ 676,5 %), et pour le handicap auditif (+ 433,3 %) et visuel (+ 570,2 %).
Cette demande forte de soins psychologiques et psychiatriques nous montre l’importance que l’on doit donner à l’accompagnement qui peut considérablement rassurer les personnes vivant avec un handicap.
Cet accompagnement a été apporté en partie par les médecins généralistes.

Taux de personnes soignées, par type de handicap


La période de confinement a créé des bouleversements importants dans l’accès aux soins des personnes vivant avec un handicap.
Si nous pouvons constater une légère augmentation des taux de personnes soignées pour les handicaps intellectuels (+ 4 %) et cognitifs (5,6 %), par contre pour les personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme la période de confinement a déclenché la nécessité d’être vu par un soignant (+ 61,2 %).
A l’inverse, il ressort de cette période de confinement un ralentissement important d’accès aux soins pour les personnes atteintes d’handicap psychique (- 32,6 %).
On notera que le taux de personnes soignées vivant avec un handicap psychique est descendu à 29,2 %.

Taux d’abandon de recherche de soins, par type de handicap


Durant le confinement, la difficulté d’accès aux soins pour les personnes vivant avec un handicap psychique a eu un impact fort sur les abandons en matière de recherche de soins (+ 41,4 %).

Lieux de vie, par type de handicap (depuis le 17/03)


L’analyse de ce tableau fait ressortir que les personnes vivant avec un handicap psychique habitent majoritairement dans le milieu ordinaire notamment en famille ou seul (59,9 % pour le psychique).
Les personnes ayant un handicap intellectuel, cognitif ou un trouble du spectre de l’autisme vivent majoritairement à domicile en famille.
On notera que les personnes ayant un handicap psychique vivant dans un établissement ou en milieu ordinaire accompagnées par le médico-social sont très faiblement représentées, sachant que presque que 85% des personnes vivant avec un handicap psychique ne sont pratiquement pas accompagnées et vivent en milieu ordinaire.

Taux de refus de soin des personnes vivant avec un handicap psychique.


Les établissements hospitaliers durant les 8 semaines de confinement ont porté leurs efforts sur la prise en charge des personnes atteintes du Covid-19. Il en ressort à l’analyse de ce tableau que le taux de refus à l’hôpital a augmenté fortement au niveau des urgences (+ 94,4 %) pour les personnes se présentant avec un handicap psychique.
Les hospitalisations des personnes avec un handicap psychique ont été multipliées par 3 durant le confinement, et atteignent aujourd’hui 16 % après un passage aux urgences.

Lieux de soins des personnes ayant effectué des soins psychologiques ou psychiatriques.


Pendant la période de confinement, la réponse aux besoins de soins psychologiques et psychiatriques demandés par les personnes vivant avec un handicap, ont été massivement soignées par les médecins généralistes en cabinet et à domicile.
On notera une augmentation de soins psychologiques et psychiatrique moindre dans les établissements sociaux et médico-sociaux.
L’hôpital ayant concentré tous ces efforts pour combattre le coronavirus, il n’a pas pu apporter les soins habituels à ses patients.
Les spécialistes en ville, psychologues et psychiatres ont dû changer de méthodes de soins et utiliser le téléphone et la vidéo

Méthode de soin des personnes ayant effectué des soins psychologiques ou psychiatriques


Si les modalités de soins habituels en présence du soignant sont restées présentes et majoritaires (76,7 %), nous pouvons nous apercevoir que les personnes vivant avec un handicap psychologique ou psychiatrique ont eu recours à des consultations soit par téléphone (16,3 %), soit par vidéo/visio (7 %) durant la période de confinement.

Prise en charge des personnes ayant effectué des soins psychologiques ou psychiatriques


Même si le besoin d’accompagnement souhaité par la personne vivant avec un handicap a diminué, il est important de souligner que les soignants ont été attentifs à l’acceptation de l’accompagnement, à l’information donnée et à la prise en compte de la douleur.
Cette qualité dans le soin et le prendre soin a eu comme conséquence de créer un sentiment d’avoir été mieux soigné.

Conclusion

L’ensemble de la population française a été particulièrement bousculée par l’arrivée du coronavirus et les conséquences qui en ont découlées : notamment lors de la période de confinement, avec l’obligation de respecter les gestes barrières et la peur d’attraper la Covid-19.
Cela a été encore plus vrai pour les personnes vivant avec un handicap sachant que la majeure partie de ces personnes ont été demandeuses d’un accompagnement psychologique et psychiatrique. Cette situation a été particulièrement difficile pour les personnes atteintes d’un handicap psychique vivant en milieu ordinaire et ne trouvant pas toujours de réponse à leur demande de soin et d’accompagnement.

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